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Suzanne Robine | Héroïnes!

Suzanne Robine

Résistante

25 avril 1927 – 5 février 2020

Suzanne Robine fut une héroïne de la Résistance en Moselle, et une responsable associative d’un engagement absolument remarquable en Ille-et-Vilaine.

Suzanne Robine (Tennes de son nom de jeune fille), est née à Metz (Moselle) le 25 avril 1927. Son premier acte de Résistance fut accompli à l’âge de 13 ans et demi. Élève au lycée de Metz, ville annexée au Reich en 1940, Suzanne Robine refuse d’adhérer à la jeunesse hitlérienne.

Elle doit quitter son lycée et entre dans la résistance combattante, aux côtés de ses parents, en tant qu’agent de liaison au sein du réseau « Sœur Hélène » (Studler).

Ce réseau, organisé par une congrégation religieuse sous couvert de l’hospice Saint- Nicolas de Metz, permet à de nombreux soldats français évadés de trouver refuge au sein de la famille de Suzanne, avant de passer clandestinement la frontière. 

Avant son démantèlement en 1943, le réseau « Sœur Hélène » a contribué à l’évasion de plus de 2000 soldats français, dont beaucoup purent rejoindre divers réseaux de Résistance ou
s’engager dans la France Libre.

Suzanne Robine a par ailleurs fait partie du réseau « Résistance Fer », dont la filière a permis l’évasion de personnalités comme François Mitterrand, le général Giraud, ou le futur archevêque de Bordeaux, monseigneur Mazier.

Agent expérimentée, elle accomplit des missions de plus en plus complexes et périlleuses au profit du renseignement allié. Elle collecte ainsi des informations de la plus haute importance sur les usines Hobus et Siemens, sites industriels de fabrication d’armes et de matériel de guerre. Sa famille accueille un agent français dépêché de Londres, « le Grand Norbert », que Suzanne Robine guide sur divers sites de fabrication Siemens, lesquels seront bombardés peu après.

Après guerre, Suzanne Robine se marie à un médecin rennais et se consacre à l’éducation de ses quatre enfants, tout en s’investissant dans le monde associatif au sein duquel elle prendra des responsabilités de niveau départemental.

Témoin de premier plan, elle a porté durant plus de cinquante ans la mémoire de la Résistance auprès des scolaires, lors de rencontres intergénérationnelles dans la région rennaise. Membre très actif du Comité d’organisation du Concours National de la Résistance et de la Déportation, elle a mené un travail de promotion sans relâche auprès des établissements scolaires et des enseignants.
Sa participation aux grands temps commémoratifs de la Seconde Guerre Mondiale fut constante. Elle apporta son expertise à de nombreuses expositions à destination des scolaires du département.

Femme de cœur et de devoir, elle a siégé durant douze années au sein de la commission sociale de l’Onacvg, où elle se montra une interlocutrice précieuse sur les questions liées aux combattants ou victimes de la Seconde Guerre Mondiale. Son exceptionnel courage de combattante et le succès de ses missions, salués par une citation et la Croix de Guerre, lui valurent d’être proposée au grade de chevalier de la Légion d’Honneur par Lucien Rose, immense figure de la Résistance. De même, Jean-Louis Crémieux-Brilhac a rendu un hommage appuyé à son héroïsme de Résistante et à son action mémorielle. 

Suzanne Robine s’est éteinte en 2020 de la Covid-19.

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